Zoom sur : Valentin Bony

Coucou Valentin, je peux avoir une description twitter de toi ?

Valentin Bony, Designer Produit formé à l’E.S.A.D d’Orleans. Né et résident en banlieue parisienne, je revendique une démarche sociale dans mes réalisations et projets.

Qu’est-ce qui t’a poussé à la création ? Et comment crées-tu aujourd’hui ?

C’est mon cousin, Mario Picardo, artiste peintre qui m’a amené sur cette voie. À la base, je dessinais beaucoup, et je souhaitais exploité cette passion dans un métier créatif.  Le design a su concilier mes compétences, mes envies, j’y ai découvert un monde passionnant avec un vrai pouvoir d’action. Depuis, le dessin est resté un moteur dans mon processus créatif. Il reste ce qu’il y a de plus naturel pour m’exprimer. Mais maintenant le passage au volume, à la matière, est essentiel. J’essaye de plus en plus d’intégrer la modélisations 3D pour m’exprimer. À mon avis, la modélisation sur ordinateur est uniquement utilisée pour réaliser un projet déjà complètement terminé, figé. Je pense qu’il est intéressant de l’intégrer dans une démarche plus « plastique », au même titre que le travail de maquette. 

Qu’est-ce qui t’a plu dans l’appel à créations Nouvelles Vies 2 ?

J’ai déjà exploré la création par l’upcyling lors de mon projet de diplôme. Mais mes objets produits était destinés à l’espace public, avec Nouvelles Vies 2, je voulais créer des objets domestiques. La Réserve des Arts fut également une très bonne découverte. 

« Luminaires Frankenstein », tu as l’air d’avoir une approche scientifique dans ta démarche créatrice…

Lorsque j’étais au lycée, je me destinais à des études scientifiques. Je pensais que je finirais ingénieur dans l’armée (je suis fasciné par l’univers militaire) ! Je suppose que ce côté pragmatique et rigoureux du monde scientifique me suis encore un peu dans mes réalisations… 

Qu’est-ce qui t’inspire ?  
Je suis plus inspiré par l’étude de la sociologie, l’ethnologie et les sciences sociales que par le design. En ce moment je suis en train de lire La pensée sauvage  de Claude Lévi-Strauss. C’est notre expérience de vie et la connaissance des relations humaines qui donne un design pertinent, ancré dans son époque.
 
Pour ce qui est des références plastiques, je me sens proche de Joep Van Lieshout (AVL), ou encore Andrea Branzi, et tout le mouvement radical italien de la fin des années 60 en général.

Les luminaires Frankenstein sont une volonté d’assortir différents matériaux que tout semble opposer. Le carton, le cuir et l’acier sont ici assemblés pour composer un objet qui joue sur les sensibilités. Tantôt rugueux, tantôt doux, tantôt froid et tantôt chaud, ces matières hétérogènes s’assemblent au service d’un nouvel usage. La qualité plastique et formelle originale des matériaux sont préservées au maximum. D’univers différents, ces objets créent ici des pièces imparfaites, aux allures rafistolés et pourtant stable et cohérentes. En somme, des objets profondément humain…